Éditorial

Tout avait si bien commencé... Fin janvier 2020, nous nous réjouissions – jeune équipe que nous étions – d'avoir su vous convaincre de continuer à nos côtés la Maudite aventure cinématographique amorcée quelques années plus tôt. Quelle fierté d'avoir vu les foules de cinéphiles, novices ou aguerri⋅e⋅s, se bousculer aux portes pour admirer des chefs d’œuvre méconnus ou oubliés ! Quel bonheur d'avoir partagé avec vous et nos brillant⋅e⋅s invité⋅e⋅s, au détour de rendez-vous ou de rencontres informelles, cet amour pour un 7ème art aux antipodes du mainstream et de la bien-pensance cinématographique ! Notre joie était à son comble et, malgré la fatigue qui suit inéluctablement les festivités, nous n'avions qu'une hâte : recommencer. Et puis un certain virus s'est répandu, s'imposant au premier plan de nos existences, tel un acteur de série Z volant la vedette au casting 3 étoiles de notre année 2020. Comme vous, nous avons connu le confinement, et nous avons mis un point d'honneur à ne pas le faire rimer avec désœuvrement. Cette entrave relative en effet, loin de nous décourager, nous a amené⋅e⋅s à redoubler d'efforts pour vous proposer une nouvelle édition au moins aussi exquise que la précédente. Signe de ce contexte troublé où chacun apprend à réinvestir son environnement proche, nous avons souhaité cette fois explorer un cinéma presque exclusivement européen ; ne vous laissez cependant pas berner par son apparente familiarité, car celui-ci vous révélera, au fil de notre sélection, des mondes aussi variés qu'insoupçonnés, entre exotisme et onirisme. À l'heure où nous écrivons ces lignes, nous ignorons bien sûr dans quelles conditions se déroulera le Maudit Festival et même si celui-ci pourra avoir lieu ; cela étant, notre désir de communier avec vous dans ce temple culturel qu'est la salle de cinéma n'a sans doute jamais été aussi fort, et nous nous battrons pour que le Maudit Festival 2021 ait lieu, quels qu'en soient les contours. Maudite, l'année 2020 l'aura été, indéniablement. Qu'à cela ne tienne ! Nous réhabiliterons ce mot pour lui donner, une fois de plus, ses lettres de noblesse cinématographiques.